Discours prononcé dans le cadre du programme Jeune Leaders 2019 de la Freidrich Ebert Stiftung…à l’attention de 35 jeunes leaders et de 3 orateurs plein venus de plusieurs region du Cameroun. Ce discours a été prononcé pour éveiller les un et les autres sur l’importance de prendre conscience par rapport à la situation de crise que passe le pays actuellement et agis pratiquement en ta tant que leaders).
Ô Cameroun Berceau de nos ancêtres, va debout et jaloux de ta liberté.
It is with this extract of the rallying song created in 1928 by Samuel Minkio Bamba and René Jam Afane and officially adopted as Cameroon national anthem in 1957 that I warmly greet you all dear listeners.
Ces paroles retracent en quelque sorte l’histoire de tout un peuple qui a durement bataillé pour l’unité, la liberté et un amour fraternel aux fondements aussi profonds que lointains. Ces valeurs d’unité, de liberté et d’amour fraternel matérialisent une volonté profonde de sacrifice et de service pour la Nation de la part de ceux qui nous ont légué ce chers et beau pays ’’Afrique en miniature’’. Au regard du contexte socio-politique et économique qui se vit dans notre pays depuis plusieurs années, peut-on affirmer avec joie que ces sacrifices ont valu la peine ? Où sont passés nos patrimoines identitaire, historique et morale ? Quel héritage pour les générations futures ? C’est fort de ces interrogations que je me permets de questionner et d’examiner l’histoire d’une Nation aux racines profondes et solidement ancrées dans l’amour fraternel et l’attachement identitaire.
Permettez-moi chers auditeurs, de mieux illustrer mes propos au travers de cette petite histoire. Little Arica (la petite Afrique) était une dame pleine de gloire et de joie. A regarder son visage, l’espoir rayonnait dans les cœurs. Elle avait des valeurs magnifiques, était hospitalière, pleine d’amour et de richesses. Durant des années, elle accueillait des nombreux peuples aux cultures certes différentes mais déterminés à former ensemble une même famille. Elle accueillit les Côtiers, les Kotoko, les Bamouns, les Bantous, les Santa, les Tikar, les Grassfields et bien d’autres peuples. Elle se donna entièrement à eux et leur appris à vivre ensemble comme une famille malgré leurs différences linguistique et culturelle. Des années passaient et ils furent confrontés à des ennemis farouches, sans pitié et prêt à tout pour récupérer ce que little Arica leur avait généreusement légué. Ces ennemis essayaient tant bien que mal de les diviser, en leur imposant d’autres manières de vivre et faisant de leur territoire leur propriété, ceci sous le fallacieux prétexte de la civilisation. Ainsi, cette grande dame aux allures séduisantes fût avec ses enfants trimballés au fil du temps d’ennemis en ennemis jusqu’à ce que parmi eux Dieu suscita des héros, dignes fils d’Arica qui luttèrent au prix de leur vie pour restaurer l’indépendance et la souveraineté de la belle Little Arica. C’est ainsi que l’histoire nous emmène à commémorer des personnes comme Ruben Um Nyobe, Ernest Wandji, John Ngu Foncha, Félix Moumié, Martin Paul Samba, André Marie Mbida, Douala Manga Bell, Abel Kingué, Osende Afana, Ahmadou Ahidjo et bien d’autres qui ont vaillamment défendus l’héritage, qui leur avait été généreusement offert par dame Arica. Plusieurs d’entre eux se battirent jusqu’au sang, d’autres firent la prison, d’autres fûts empoisonnés et d’autres fûts exilés. Quoi que parmi ces fils et filles élevés par dame Arica, il y eût des traitres prêts à s’enrichir au détriment de la famille, les valeurs fondamentales tels que l’amour fraternel, l’unité et la liberté furent conservées. Au fil du temps, dame Arica obtint finalement gain de cause, en accédant à son indépendance, et fût donc libre.
Grâce à cette anecdote, nous pouvons comprendre au mieux l’histoire de la Nation Camerounaise, une histoire riche en émotions et en enseignements. Au regard de ce passé tout aussi glorieux, peut-on aujourd’hui se vanter des valeurs qui hier faisaient notre fierté ? Que sommes-nous devenus ? Où allons-nous ? Hier tous mangeaient et buvaient ensemble, ils marchaient main dans la main et œuvraient ensemble pour un lendemain meilleur, mais aujourd’hui, la méfiance est de mise, certains mangent et d’autres misèrent, la corruption est devenu monnaie courante au sein de notre société. Le tribalisme qui hier n’avait pas droit de citer, semble être aujourd’hui l’arme fatale de ceux qui s’érigent en ennemi de la Mère Patrie ; les enfants d’une même maison se déchirent pour un bout de pain, pendant que nous sommes assis sur des mines d’or et des réservoirs de toute sorte de richesse. Les langues empruntées qui étaient censées nous unir nous ont plutôt divisés et nous ont éloignés de nos valeurs fondamentales. L’acculturation au nom de la mondialisation a frappé de plein fouet notre identité telle une malédiction. Nos jeunes gens ont presque tous abandonnés leurs cultures, habitudes et valeurs au profit des tendances étrangères, ils dénigrent pour la plus part ce que leur offre la Mère Patrie et tous veulent prendre la barque pour aller vers l’occident. Tant de jeunes intellectuels nous avons perdus dans ces aventures néfastes ; tant de jeunes qui ont perdus tout espoir du lendemain ; très peu sont ceux qui parmi eux osent encore rêver d’un lendemain meilleur. L’on se pose avec insistance la question, quel héritage pour les générations futures ? Lorsqu’on regarde les sacrifices de nos héros, il faut être sincère, ça donne des larmes aux yeux. Et si ces derniers se réveillaient de leur tombe aujourd’hui, seront-ils fière de la gestion que nous avons fait de l’héritage qu’ils nous ont légué au prix de leur sang? Aujourd’hui, la Mère Patrie qui hier nourrissait des peuples lointains et étrangers est presque devenu une mendiante, avec des endettements colossaux remboursable si possible sur plusieurs dizaines d’années. Ses propres enfants ont dilapidés ses biens aux profits égoïstes, c’est alors que l’on évalue les détournements de fonds à des milliers de milliards de FCFA en moins d’une décennie. Les loges mystiques et les pratiques immoraux sont presque devenues incontournables pour l’insertion professionnelle des dignes fils et filles du Cameroun. Que dire en conclusion ? L’histoire nous a-t-elle trahit ou c’est nous qui avons trahi l’histoire ? Que peut-on faire en tant que jeune leader pour restaurer l’héritage qui nous a été légué et contribuer à reconstruire une Nation qui semble avoir perdu ses repères ?
As leaders, I propose each and every one starts making a difference in the nation service by stopping corruption at our level, stopping tribalism by accepting every one as our family, and more over stop denigrating our English speaking brothers but welcome them gladly. Let us stand up as our heroes did to make a change in politics, and I appreciate those who already are doing it. Give a dream to this generation by going to great extend in our domains. Implying we’ll have to work four times harder than our normal compatriots. Fight for human rights in the northwest, south west and north region for them to feel they are loved by us their brothers. If you are a teacher, teach with all your heart regardless of the salary, if you are and entrepreneurs, helps others grow with you. If you are in politics, manage your compatriots as you want to be managed. And if you believe what you believe is true, share it with others for that’s what make a family. Women leaders, don’t forget to educate your children to be better citizens as from now on. Don’t run after money and forget your homes for homes and family makes the society we are living in today. Remember motherland has given us all.
’’The end of a story is better than it start’’. With this popular proverbs of king Lemuel dear listeners, I thank you for your kind attention.
MEFFOTIE epse TSE Darleine Millord
Yaoundé, bastos FES le 4juillet 2019