L’Université Senghor vibre à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA
La célébration de la journée mondiale du Sida a marqué l’année 2014 par le thème « Zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro cas de décès» mais surtout le concept de « réduire les écarts ». Par l’entremise des Senghoriens de la XIVe promotion, le Bureau des Etudiants de l’Université Senghor –BEUS, en collaboration avec la SOAS, ont lancé à l’occasion de cette célébration diverses activités placées sous le slogan « Ma voix contre le VIH/SIDA ». Afin d’immortaliser cette journée de célébration et de porter leur voix à l’élan de solidarité aux personnes vivant avec le VIH/SIDA partout dans le monde, précédés d’un championnat de jeux de sociétés, sur support audiovisuel destiné aux prochaines promotions en termes d’outil de communication et de sensibilisation, un film avec le concours du Département Santé a été réalisé, de même qu’un débat public organisé à l’intention des étudiants de la XIVe promotion. Encore faut-il le rappeler que « L’Afrique subsaharienne, constituée de pays en voie de développement est la partie la plus touchée par cette pandémie malgré les efforts fournis par ces derniers. (…) Avec 35 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde dont, 23,5 en Afrique subsaharienne et 78 millions de personnes décédées depuis le début de la pandémie (ONUSIDA 2013), le SIDA a atteint des proportions démesurées et inquiétantes, interpellant tout un chacun de nous ». C’est dans cette logique que le BEUS a jugé opportun de relayer le message sans cesse porté, par l’entremise des différentes activités en vue de sonner le glas des prises de conscience du danger réel qu’est la pandémie du Sida.
Pour la circonstance, le débat public « Ma voix contre le VIH/SIDA » s’est tenu dans la vidéothèque du 10ème étage. A 14h précises, le décor est planté. C’est avec une frémissante effervescence que la salle lounge du restaurant de l’Université se déploie dans un grand remue-ménage pour ce deuxième débat public annuel tant attendu du SAOS. Le rideau est levé, car le public a soif d’aventure et des nouvelles sensations intellectuelles. Au fil de l’action, le débat se place plutôt dans un contexte de table-ronde mais qui ne sera pas des moindres. Ainsi, une heure de temps a suffit pour faire le point. Gildas Gangoué qui d’entrée en jeu fait la présentation des débateurs en commençant par la Dr. Harmia, Bella Joëlle Mama agents de santé, Eric Casterman (Socio-anthropologue), puis passe la parole à la modératrice Irma Kemavo (fonctionnaire). Les séquences du feuilleton oratoire se déroulent suivant un chronogramme rigoureux. Il question, de prime abord de faire un état de lieu de l’appréhension de la pandémie dans son contexte général, comme décrite plus haut. Mais le passage d’un extrait audio-visuel du Pr Luc Montagnier ravive le débat. Selon ce dernier, il préconise traitement du ‘‘stress oxydatif’’ aux malades d’Afrique dont il juge que les Africains n’ayant pas une alimentation équilibrée sont un vivier idéal pour le virus du Sida et il s’appuie sur l’importance de la nutrition dans la diminution des prévalences quantifiant l’expansion de maladie aux questions liées au genre africain, et considère de facto cette maladie comme étant inhérente aux couches les plus défavorisées. La riposte de la part des orateurs ne tarde guère. Eric Casterman, traite le Pr Luc Montagnier interviewé dans le film de « raconter des baratins », quant à Joelle Mama et Dr Harmia, elles admettent l’importance de la nutrition dans le cadre de bonnes habitudes alimentaires dans la galvanisation du système immunitaire mais ne pouvant en aucun cas soigner le Sida et que la maladie se retrouve également sur tous les continents.
Après vient une seconde bande audiovisuelle qui évoque l’arnaque entretenue par l’appréhension et la présentation de la maladie du Sida selon le Pr Etienne de Harven de l’Université libre de Bruxelles (ULB). Dans son entretien avec Jacques Lemaire (Journaliste), de même que son ouvrage ‘‘Les dix plus grands mensonges sur le Sida’’, le Pr Etienne de Harven, expose sa théorie à travers « ses statistiques » sur l’ampleur actuelle du phénomène qu’il considère comme étant biaisées par les données d’aujourd’hui. A cela, il prétend que le sida n’est pas un virus et qu’ils sont « deux ou trois milles » scientifiques qui considèrent cette thèse. Pour répondre à cette hypothèse, nos orateurs relèvent le « caractère évolutif et contradictoire de la science et dans la science ». Le socio anthropologue Caterman fait état des conséquences sociales de la maladie qu’il ne faut lésiner à l’exemple du déchirement du tissu. Dr Harmia, quant à elle, reconnaît que c’est dans la diversité des courants scientifiques que réside la force de la science, et partant l’épistémologie de la science même. Cette dernière va plus loin en évoquant la désuétude des données du Pr Harven. Elle se justifie en se basant sur les données de l’OMS et l’ONUSIDA qui précisent que la prévalence du VIH/Sida est quatre fois plus élevée chez les travailleurs de sexe que chez les personnes ordinaires contrairement réfutée par ce dernier. Joëlle Mama pour sa part a rebondit sur la question-choc lancée par la modératrice sur les pouvoirs des firmes pharmaceutiques et de l’action des gouvernances dans la lutte contre la maladie, en précisant que c’est grâce au leadership des gouvernants qu’on est arrivé à juguler la maladie mais il reste à rendre plus efficace le traitement et de combattre la stigmatisation des malades.
C’est sur l’intervention des quelques Senghoriens que le débat tire à sa fin. Par une tirade, l’animateur clôt l’acte 1 de la célébration de la journée mondiale du VIH/Sida.
Le débat structuré met traditionnellement en situation deux groupes antagonistes, d’un côté le gouvernement et de l’autre l’opposition. Pour ce second débat de l’année académique 2014-2015 ; il a l’air d’une table ronde structurée si l’on accorde à nos éminents orateurs la prérogative du gouvernement et aux intervenants des entretiens audiovisuels d’être l’opposition. Ainsi, sans aucun doute le gouvernement a remporté, bien que l’opposition n’ait eu la chance de la réplique.
C’est dans un air festif sous l’accompagnement musical par le groupe musical de la XIVe promotion suivi des poèmes déclamés par Fodé que l’Acte 2 de la célébration est relancé. Les remises des trophées aux départements Santé, Culture et Administration pour les jeux de tennis de table et du baby-foot. Un film made in Senghor de la XIVe promotion fut projeté et la cérémonie s’acheva avec une interprétation de la Chanson du Sénégalais Ismael LO.
Eric Bouba D.